Ô sueur, ô douleur, âpres puanteurs,
Qui trop souvent emplissent mes heures,
Provenant de toutes ces années,
Accrochées comme des wagonnets,
Avec pour seule peinture une couche de souffre immaculée,
Etablies en marge des souffrances et sourires affamés,
Quand l'amertume se joint au cortège enflammé,
Faisant vibrer les cordes sensibles de mon passé,
Faisant respirer les trous noirs de mon passé,
Criant leur amour que personne n'aime écouter,
Soupirant, pestant, comprenant, désenchanté,
Par toutes les erreurs jonchant le sol de mon passé,
Des années noires, sans raisons, mon ombre et moi,
A baiser la solitude, cette pute qui pour un rien s'émoit,
L'âme asséchée, pétrifiée, assoiffée,
Depuis quelques mois, semblant des ans, la gourde trouée,
Trouée par la rancune, trouée par l'amour dissolu,
Les souvenirs heureux, ces moments perdus,
L'eau évaporée, la survie s'avérant trop compromise,
Le cœur perdu dans un corps trop petit, trop soumis,
Epris de ces êtres charmants gracieux et dansant,
Manipulateurs, calculateurs aussi mais tellement,
Belles, charmantes, attirantes, envoutantes, sexy aussi,
L'amour retranché, derrière les murs de l'âme apeurée,
Rêvant d'un monde, ailleurs, perdu, loin d'ici,
Un monde qui n'existe pas.
Balayer tous ses amours d'un revers de la main,
A traiter les vérités, comme on botte le cul d'un enfant gâté,
Mélanger, sans compassion, les sentiments et la raison,
Pleurer de haine, des larmes d'amour,
Chanter des soupirs et pour toujours
La corde est abimée le son, n'est plus parfait,
Le bois gondolé, la position décalée,
L'archer tordu, l'épaule distendue,
Le menton pointu, le regard perdu,
Perdu dans l'horizon,
Scrutant nuages et monts,
Surplombant le vide,
Survolant les abymes,
Alors plutôt deux fois qu'une,
En effet une fois n'est pas coutume,
Ce soir j'irai baiser mes draps,
Ton corps dans mon ombre, m'enivrera,
Je dors, suffoque, inspire, et m'époumone,
Contre mon corps, je sens ta peau, tes formes,
Au creux des mains, je tiens tes seins,
Au creux des lèvres, j'embrasse tes reins
Au fond de l'âme, je me nourris de toi,
Au fond de moi, je rêve, c'est tout, je crois.
H.