Vous deux
A vous, qui auriez normalement du,
Arriver l'été dernier, déchevelus,
Rampant, vous hissant hors de cette caverne
Jaillissant, hurlant, tête la première
Après de long mois passer à hiberner,
A manger ce qu'on a bien voulu vous donner,
A patienter sagement, remuant parfois,
Vous qui ne connaitrez pas les peines, les joies,
La faute à Jeunesse, la faute au temps,
A l'ignorance qui diminue en grandissant,
La sienne fusse-t-elle d'une taille démesurée,
Madame, souffrante, n'est pas à accabler,
Perdus, comme deux bibelots qu'on égare,
Sombrant au fond de cette flaque hilare,
Avec, comme adieu, en dépit des promesses,
Une soudaine chute inattendue, rocambolesque,
Sans faire état de faux sentiments dérisoires,
Mon coeur ce soir s'adresse à vos mémoires,
Si infimes, si petites sont-elles, je ne mens,
En vous disant, à un de ces jours peut-être, mes enfants.
H.